Caroline Lopez
- 17 déc. 2014
- 2 min de lecture

Sur les routes de Macédoine

Dernière mise à jour : 4 août 2021

Extrait de conversation entre Caroline et Anthony sur les routes macédoniennes :

“Quel jour on est aujourd’hui ?

– Vendredi, non ?

– Euh, t’es sûr ? Parce que tous les magasins qu’on croise depuis ce matin ont l’air fermés. On serait pas plutôt dimanche ?

– Ah si, oui, j’ai appelé ma mère vendredi et ça doit faire 2 jours.”

2 mois que nous sommes partis et ce qui est particulièrement troublant, c’est la considération de l’avant-départ. C’est très vague et très lointain. Nous sommes complètement déconnectés de notre passé proche. Le boulot, les pauses cafés, les randos, le ski, les vacances, les dimanches fin d’après-midi, les après-midi bricolage, les préparatifs du voyage, les allers-retours Grenoble-Montpellier, l’autoroute, conduire, la sauce salade avec de la moutarde, le bon vin, notre salle de bain, les voisins, les soirées Penchak, tout ça me semble si loin que je dois faire un effort pour m’en souvenir. Je sais, c’est très bobo de dire ça. Du style : «rah, voilà comment je m’éclate dans ma nouvelle vie». Mais ce n’est vraiment pas ça. Non. Même, en y repensant, j’ai même une douce nostalgie. Mais plutôt, j’ai l’impression que tout a commencé ce 4 octobre. Avant, c’était pas avant, c’était… comment dire… c’était plutôt ailleurs, une autre vie. Je suis plus le même. Comme Fergusson dans son ballon, je survole mon passé, nimbé de brume qu’est notre ancienne vie. Je la redécouvre en tentant de me la remémorer.

Anthony