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Népal, le grand bond dans un autre monde

Photo du rédacteur: Caroline LopezCaroline Lopez

Dernière mise à jour : 4 août 2021

Istanbul – Katmandu, des portes de l’Asie au coeur du continent. Le choc est manifeste. Décalage horaire, climatique, culturel. Premier grand bond en avant depuis le début du voyage. Et nous regrettons vite le confort de l’immersion progressive dans une culture par le fil de la route.

Nous sortons de l’aéroport et nous nous arrêtons une trentaine de minutes afin de remettre nos vélos sur roues (déballage des pièces fragiles, regonflage des pneus…).

Quelques instants auront suffi pour que tout un tas de népalais nous encerclent et nous observent. Toute première expérience de white watching*. On nous en avait parlé de cette curiosité que les occidentaux pouvaient susciter. Avant, on nous observait pour nos drôles de vélos. Désormais c’est pour nos drôles de vélos ET nos drôles de têtes.

* white watching : pratique majoritairement asiatique consistant à fixer avec insistance tout individu ne présentant pas les stigmates locaux. Les manifestations très fréquentes du white watching consistent également à se retourner ou montrer du doigt, bouche ouverte, le sus-mentionné individu.

Le temps de détester Kathmandu, sa poussière, sa pollution, sa misère, ses klaxons et ses rabatteurs (pour de l’hôtellerie, des contrefaçons, ou de la drogue) nous décidons le lendemain de nous mettre en route vers les grands espaces. Direction la jungle népalaise, Chitwan, parc naturel frontalier avec l’Inde. Une légère erreur de lecture de carte nous propulse sur un petit chemin de terre dans l’une des grandes barres rocheuses qui ceinturent Katmandu. 1000 m de dénivelé positifs sur de la terre, de la boue, des cailloux. Tous les Népalais croisés s’arrêtent pour nous donner des indications, des encouragements, dans un anglais très bon et toujours avec le sourire ! La plupart d’entre eux est toutefois pessimiste quant à la possibilité d’atteindre le village avant la nuit. En effet, nous arrivons à peine au col après le coucher du soleil. Trop dangereux de redescendre à la lumière de nos frontales une piste en tel état longeant la falaise.

Des gens au sommet habitent une petite cabane. Nous les rencontrons et leur demandons de camper à proximité. Premièrement, ils refusent. Trop froid ! Nous leur expliquons que nous sommes bien équipés. Ils nous ouvrent leur remise, une cabane en bois, fermée de plaques de tôle, disposent des nattes pour nous isoler du sol. On pouvait pas rêver meilleur camping improvisé !

Le lendemain matin, la vue, de part et d’autre de la montagne est magnifique : côté Kathmandu, un paysage sec, un plateau très « urbanisé », difficilement distinguable sous la nappe de pollution d’où émerge l’Himalaya, immaculé, immense et silencieux. De l’autre, un autre monde. Du vert à perte de vue, de l’eau, des rizières en terrasse, des petits villages typiques, des voix, des rires, de la musique, des népalais en tenues traditionnelles, des bébés qui vous fixent de leurs petits yeux noirs, la bouche pleine de riz. Nous descendons dans ce paysage, irréel au regard du monde hostile de l’autre côté de la montagne. Le soir, nous atteignons Hétauda, après un petit coup de pouce en stop en camion, dernier arrêt avant la jungle. Nous quittons cette triste ville le lendemain matin, dans un brouillard très épais d’eau et de poussière, au son des klaxons des énoooormes bus et camions qui ne voulaient pas partager la route ave nous. La circulation au Népal c’est la loi de la jungle : le plus gros est prioritaire. Et le klaxon (permanent et assourdissant) signifie clairement « dégage ».

Nous arrivons à Sauraha. Nous retrouvons nos amis Maëlle et Bijay qui tiennent avec amour Evergreen Ecolodge, un petit coin de paradis construit de leurs propres mains, aux portes de la jungle. Place à une semaine de répit : siestes en hamac, maintenance des vélos, construction d’un four en terre crue, cohabitation avec les éléphants.

A contre-coeur, nous  retournons à Kathmandu pour faire la demande du visa chinois. A Durbar square, lieu sacré dans la ville, nous entrons dans un petit patio tout calme et propret, orné de magnifiques parois en bois sculpté. Il y plane un suspense fébrile. Les visiteurs sont aux abois. « Elle va arriver » murmurent les gens autour de nous.

C’est alors qu’elle apparait. Elle est irréelle. Elle inspire tant de beauté et de tristesse à la fois.

A la fenêtre, la petite déesse vivante de 10 ans s’est d’abord présentée sourire aux lèvres, amusée de tous ces gens qui la regardaient. Elle a rapidement figé ses traits se rappelant qu’elle n’a pas le droit de sourire.

Nous n’avions jamais entendu parler des Kumari jusqu’alors. Il s’agit de jeunes filles vénérées comme déesses vivantes hindoues, de la perte de leur première dent de lait à l’adolescence. Elles n’ont le droit ni de sourire, ni de pleurer. A la première goutte de sang, elles sont déchues et retournent à la vie normale. Cette propulsion dans le monde réel est généralement très problématiques pour ces jeunes filles qui n’ont aucune autonomie et aucune expérience sinon celles d’avoir été adorées et servies toute leur vie. La légende dit qu’épouser une ancienne Kumari porte-malheur. Certaines finissent seules, folles ou à la rue.

La condition des enfants au Népal est parfois encore plus terrible que celle des Kumari. Nous en avons vus de quelques années empiler des briques à l’usine ou d’autres couper du bois à la hache au bord de la route. Ce ne sont pas des enfants de 5-6 ans qui s’amusent avec des trucs de grands, ce sont des enfants de 5-6 ans qui travaillent, toute la journée. Il y a aussi ces gosses des rues, noirs de crasse de la tête aux pieds, qui se droguent à la colle et aux plastiques brûlés. Et puis tout ce que l’on ne voit pas. Bijay nous parlait de l’existence de nombreux réseaux pédophiles impliquant des occidentaux et sur lesquels le gouvernement népalais ferme les yeux. Bref, pas toujours rose d’être un enfant au Népal.

La deuxième partie de notre séjour s’est déroulée à Pokhara. Dès lors, encore un atout du voyage en Brompton, nous sommes passés spontanément de cyclotouristes à backpackers. Voyages en bus simplissimes, facilité de laisser les vélos dans un coin de l’hôtel et vrais sacs de rando à disposition. Nous voici donc partis pour 3 jours de trek dans les Annapurnas !

Malgré le fait d’avoir déboursé la coquette somme de 80 € de « permis » (mouais) pour avoir accès au site, nous n’avons pas été déçus par la richesse des paysages : étendues désertes, jungle tortueuse, falaises multicolores, cascades gelées et cet inoubliable lever de soleil sur l’Annapurna…

Le trek de Poon Hill, c’est ainsi qu’il se nomme, annoncé par tous les Népalais comme n’étant pas faisable en moins de 4 jours, nous a bien fait rigoler ! On est pourtant pas des hyperactifs ni des athlètes mais en 2 jours et demi, nous avions fait la boucle complète et étions en bas !

Soit 1. Les népalais prennent une graaaaande marge de sécurité quand il s’agit de conseiller les touristes sur des escapades en montagne pour ne pas leur faire prendre de risques (et les garder plus longtemps sur le site pour qu’ils consomment plus de restauration et d’hébergement…)

Soit 2. Nos Brompton ont fait de nos petits corps de véritables machines de propulsion et d’endurance ! Je voterais pour les deux raisons.

Quoi qu’il en soit, et que ça se sache pour les futurs intéressés, OUI, la boucle Ghorepani – Poon Hill – Gandruk au départ de Nayapul est FAISABLE EN 3 JOURS.

OUI, avec un bon rythme, on peut faire Nayapul-Ghorepani en une journée.

OUI, avec un bon rythme, on peut faire Ghorepani-Gandruk (+ le crochet par Poon Hill) en une journée.

Au fait, ça vous dit une glace ?!

http://cuisinsitu.400jours.com/defi-3-une-creme-glacee-dans-lhimalaya/

C’est de l’autre côté de l’Himalaya que se poursuit notre aventure. Malheureusement, la traversée du Tibet se fait par la voie des airs pour des raisons financières, pratiques et climatiques. Rendez-vous dans le sud-est de la Chine très vite !

Caroline


400 jours - Népal - Aéroport Kathmandu (2 sur 2)

Séance de white watching… – Sortie de l’aéroport – Kathmandu


400 jours - Népal - Kathmandu et camping (11 sur 16)

Vue sur Kathmandu


Notre abri de fortune à 2300 m – Chambre, cuisine, garage – col entre Matatirtha et Fakhel – Népal


400 jours - Népal - Kulekanie - Hétauda (14 sur 32)

Fakhel – Népal


Rizières et autres cultures en terrasse – Fakhel – Népal


Arrêt au stand – Fakhel – Népal


Cultures en terrasse – Fakhel – Népal


Vallée de Fakhel – Népal


400 jours - Népal - Kulekanie - Hétauda (22 sur 32)

Porteuses – Fakhel – Népal


Compagnons de voyage entre Khanigaun et Hetauda – Népal


Tableau de bord – Hetauda – Népal


Chair à camion – East/West Highway – Népal


400 jours - Népal - Hétauda-Sauraha (2 sur 14)

Il mordra plus personne maintenant – East/west highway – Népal


Habitat traditionnel – East/West highway – Népal


Goûter improvisé au bord de la route – East/west highway – Népal


Machine à laver, essorer, pendre, repasser et plier – Evergreen ecolodge – Sauraha – Népal


Grand nettoyage – Brompton – Sauraha – Népal


Érection du four en terre crue – Evergreen ecolodge – Sauraha – Népal


Thiago et Julie – Cyclotouristes brésiliens super sympas – Evergreen ecolodge – Sauraha – Népal


400 jours - Sauraha - Népal (3 sur 24)

Notre regretté chaton Tigrou… – Sauraha – Népal


Ode à la bière népalaise par Poulet – Sauraha – Nepal


400 jours - Sauraha - Népal (14 sur 24)

Bijay – Evergreen ecolodge – Sauraha – Népal


Les éléphant des militaires – Sauraha – Népal


Les éléphants des militaires – Sauraha – Népal


400 jours - Sauraha (11 sur 29)

Rencontre du 3ème type – Sauraha – Népal


Poulet fumé – Sauraha – Népal


Aigle dévorant une ruche suspendue – Sauraha – Népal


Aigle poursuivi par les abeilles – Sauraha – Népal


Fourmis rouges – Sauraha – Népal


Anthony – Sauraha – Népal


Anthony – Sauraha – Népal


Douce éléphante – Sauraha – Népal


400 jours - Sauraha (17 sur 29)

Contact – Sauraha – Népal


400jours - Népal - Visite KTM (2 sur 68)

Ambiance de Kathmandu – Népal


Kathmandu – Népal


400jours - Népal - Visite KTM (10 sur 68)

Kathmandu – Népal


Kathmandu – Népal


400jours - Népal - Visite KTM (14 sur 68)

Table d’offrande – Kathmandu – Népal


Communication breakdown – Kathmandu – Népal


Anthony – Kathmandu


400jours - Népal - Visite KTM (3 sur 68)

Caroline – Kathmandu


Communications – Kathmandu – Népal


400 jours - Népal - Kathmandu et camping (1 sur 16)

Convoitise – Kathmandu – Népal


Figuier – Kathmandu – Népal


Bhairava le Terrible – Une représentation de Shiva – Détail : têtes coupées de Brahma – Durbar square – Kathmandu – Népal


Bhairava le Terrible – Une représentation de Shiva – Durbar square – Kathmandu – Népal


400jours - Népal - Visite KTM (26 sur 68)

Bhairava le Terrible – Une représentation de Shiva – Durbar square – Kathmandu – Népal


Caroline – Kathmandu – Népal


Kathmandu – Népal


Observant des sculptures sur bois, en attendant la Kumari – Kathmandu – Népal


Kathmandu – Népal


400jours - Népal - Visite KTM (61 sur 68)

Kathmandu – Népal


Kathmandu – Népal


400jours - Népal - Visite KTM (64 sur 68) (1 sur 1)

Kathmandu – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


400jours - Népal - Trek Annapurna 1er jours (4 sur 33)

Trek dans l’Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


400jours - Népal - Trek Annapurna 3ème jours (24 sur 25)

Trek dans l’Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


Plateforme d’observation – Annapurna – Népal


Annapurna – Népal


Annapurna – Népal


400jours - Népal - Trek Annapurna 3ème jours (19 sur 25)

Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


Trek dans l’Annapurna – Népal


Annapurna sud – Népal


Machapuchare (queue de poisson) – Montagne sacrée – Résidence de Shiva – Népal



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